samedi, décembre 29, 2007

Les deux extrêmités de la vie, révélatrices.

Aujourd'hui, j'ai pu avoir un aperçu de la vie sociale de mes parents : le jeune couple de collègues invité à déjeuner.

Le monsieur entre en premier, tout sourire. Dans ses bras, mon premier choc :


Evidemment, je suis restée scotchée un bon moment sur le... "bonnet" de la petite. (Qui a de très beaux yeux, mais j'allais quand même pas la mettre comme ça sur mon blog, elle souffre déjà assez, dans la vie.)

Comment des parents peuvent déguiser, ou plutôt ridiculiser, un petit être humain comme ça ? L'influence des albums d'Anne Geddes ? Ou alors, c’est que j’ai tendance à être plus fortement attiré par le pôle « ridicule », plutôt que par son opposé, « mignon » ?

Bref, son père lui enlève son déguisement de lapin en peluche , tout en me disant « C'est normal si elle te dit pas bonjour, elle est en plein âge bête. »
Là, je me dis que vraiment, y a beaucoup de choses qui m’échappent.
« Euh… Mais, elle a quel âge ?
- 8 mois.
- Aaaah ! Ca serait pas la peur de l’étranger*, plutôt ?» (merci Spitz d’avoir remis un peu d’ordre dans ma vie.)

Le monsieur, fièrement, à toute la petite assemblée : « ça donne envie d’en avoir un, hein ?! Toute souriante, elle pleure presque pas… Ma belle sœur, elle veut mettre en marche son quatrième, du coup ! »
Eh oui, en fait, un bébé, c’est comme une poupée. On peut lui mettre plein de vêtements (et dans quelques temps, on pourra même la coiffer !!). C'est très amusant. On peut la montrer aux copains, aussi.
Et quand on en veut plus, hop, chez papi-mamie.

Ils sortent deux grandes boites de bonbons d’un sac. Y a que mes parents, qui y ont le droit, hein. Vous comprenez, mon frère et moi, nous ne vivons pas dans le même monde qu’eux, puisque nous n’avons pas d’enfant.
Et ma mère a même eu le droit à des bonbons aux fruits parce « Ca fait moins grossir que ceux au chocolat ».

(Toujours le même) « Aux infos l’aut’ jour, ils ont dit que la moyenne, c’était deux virgule trois enfants*. Alors, va falloir bientôt penser au deuxième ! »

( * Ca y est, on a tous les deux sorti notre science.)

Là, ça commence à me déprimer sérieusement.
La maison avec jardin, le mari, les deux enfants, et en option le labrador. Je me rends compte que c’est l’ultime but de beaucoup (trop) de gens, la vie hyper normée-programmée.
Même d’une demoiselle-collègue (j’ai eu beaucoup de mal à le croire, d’ailleurs.)

Au moment où j’ai eu envie de tenter un still face pour pas déprimer complètement, j’ai commencé à penser à fuir. Au moins pour préserver l’équilibre de cette pauvre petite fille.

Un « et vous alors ? Pourquoi pas un ptit troisième ?? » adressé à mes parents m’a aidée à vite trouver mon manteau.


De coup, face à la mer, je réfléchissais à comment est-ce qu'on peut creuser aussi énergiquement son trou, puis s’y terrer, toujours un peu plus loin.
Plus d'envie, plus de passion.
Que des apparences, autour du vide hyper organisé.


Ils ont l'air sympa quand même, les amis de mes parents. Ce que je comprends pas, c'est comment on peut vouloir une vie comme ça. Ou c'est qu'y a pas eu d'élément déclencheur ?


Un autre cas typique : les vieux d'à côté.
Se lèvent à l’aube pour faire le ménage/laver devant la maison, éteignent leurs lumières à 20h45 (juste après PPDA). Et le samedi matin, grande sortie de la semaine : direction le cimetière. Le pire, c’est que je n’exagère rien.

Non, je ne pousserai pas jusqu'à aller faire une chercher sur le taux de suicide chez les vieux. N'empêche que...

(Si jamais je vire vers cette voie, s'il vous plaît, achevez moi.)

C'était dans la série "Audrey découvre la vie".

jeudi, décembre 27, 2007

De la difficulté d’être du genre féminin.


Tous les deux/trois mois, en plus du sang, mon corps part en quête de ses limites. Sauf que ça n’a absolument rien de ludique.

Tout commence par le voile blanc devant les yeux, qui s’épaissit.
Descendre les escaliers, avant de ne plus pouvoir.
Première entrevue avec l’émail.
Un « Hé, faut manger hein… » de ma mère (évidemment), à peine le temps d’articuler que non c’est pas ça du tout, le corps a pris le dessus.
Début du ballet sordique.
Les premiers aller-retours, passe encore. Viennent les plus redoutés, quand le corps expulse ce qu’il ne contient pas. Et le coeur qui ne cesse de cogner.
Les « Ca va, t’es sûre..? » mal assurés des parents, aux moments de répit.


Puis, enfin, s’allonger vraiment, attendant le sommeil, le seul à pouvoir presque tout effacer. Les vibrations des ronronnements contre ma jambe l’ont certainement aidé à venir plus vite.

Il est trois heures et quarante-six minutes. La douleur a laissé place à une putain d’envie de musique, d’intensité, de douceur, d’images, de contrastes, de partages, d'apprendre, de… Vivre, tout simplement.

(et de manger une clémentine.)

[Je publie pour que ce soit vraiment la dernière (des dernières) fois. C’est dingue, de pas savoir prendre de soi (médicalement parlant) à ce point. Je me donne un mois pour aller relever ma manche, et sourire à l’infirmière pendant que les petits tubes se rempliront.]

mercredi, décembre 19, 2007

Parenthèse(s) hivernale(s).

Avec un léger décalage, mes 240 mois ont joué les prolongations.

D'une journée,


d'une semaine.



Alors, forcément, un peu blasée en début de semaine.
Au contre-coup, ajoutez un conseiller d’orientation qui vous dit alors que votre bouée de secours, ça peut être les concours administratifs [le pire est à venir], en commençant par ceux de niveau C, ou "y a la gendarmerie aussi, ça vous dit pas ?"... Un vrai comique, comme on en croise rarement.
Mais aussi, d'une prof qui ne fait que lire, mot pour mot, le poly que vous avez sous les yeux, avec le sourire en bonus hein, parce que, vous comprenez, c’est bientôt la nouvelle année.
(Pour éviter toute montée suicidaire, fuir au bout d’une heure.)
Et quelques autres détails insignifiants.

Mais voilà, ça ne pouvait pas durer !
Au programme de la journée remotivation :
- une traversée de la ville,Willow sur le dos.
Faut pas croire, ça demande une intense mobilisation des ressources attentionnelles. Surtout dans les transports. Si jamais une personne imprudente en arrive à tomber, parce qu'elle ne se tenait pas suffisamment bien par exemple, il faut pouvoir se pousser très vite, pour qu’elle tombe où elle veut, mais (évidemment) pas sur Willow.

D’ailleurs, ma nouvelle prof a une approche complètement différente de celle de l’ancien. Beaucoup plus… naturaliste, en fait. Fini les mouvements forcés et exercices de musculation des doigts (c’est là que je me rends compte que mon ancien prof était quand même un peu sadique^^, mais il avait un unvisers musical plus vaste).
Et c'est une très bonne bonne chirurgienne de violoncelles (mon chevalet avait bougé).

- Un brin de neuro. [Cette année, accessible à mon petit cerveau !!]

- LE cours où on oublie qu’il n’y a, soit pas de lumière, soit pas de chauffage, selon la salle choisie, on peut pas tout avoir, hein : entre psycho, psychiatrie, et anthropo. Bien loin de la psycho clinique «classique», quelque peu moraliste sur les bords.

Sinon, je crois que l’association relations publiques/ faux semblant et surjeux (observés) est de plus en plus ancrée.
Ou comment se conforter dans son asocialisation, et plutôt bien s’en porter.

Et puis, avant de retrouver les falaises et la maison de poupée aux volets bleus : match d’impro_le retour; récitals de clavecin, et dimanche, d’orgue (enfin !!) (oui, j’aime me perdre au milieu de têtes à cheveux blancs.)



Ca vaut bien une pause chocolat, tout ça.
Et puis, pendant que j'suis motivée, soirée découverte de Françoise Héritier :)

vendredi, novembre 23, 2007

Deux ans. Deux ailes.

Un nouveau vingt-trois septembre.

Je comptais retrouver mes touches noires et blanches, pour l’Absente.
Et puis non. L’association à Tiersen reste(ra) ancrée, mais il est peut être temps d'arrêter les répétitions médiatisées.

A la place, l’ouverture au violoncelle samplé d'Olivier Koundono (
cellist d’Emily).


(Très abordable, en plus, le Monsieur. Même si vous l'approchez dans un état indescriptible, au bord de l'évanouissement (ignoble).
Sans oublier la Demoiselle de la soirée, qui les mérite bien, ses deux ailes.)

dimanche, novembre 18, 2007

Suite en Je Majeur.

Pour une fois, envie de déposer quelques mots par ici.

Je le fais de moins en moins parce que je préfère écrire, ancrer dans la matière. Voilà, c’est ça, besoin de matière.

Ce qu’il y a aussi, c’est que la musique permet l’impudeur que ne permettent pas les mots.

Ce qui me gêne, dans le fait de raconter une partie choisie de sa vie sur un blog, c’est que la limite publique/privée n’est pas établie. Ca peut être problématique quand ça implique d’autres que soi…Et puis, la représentation, se vendre…. Je m’en passe, en fait.
(Rappelons que je ne sais pas jouer.)

~~~

Sinon, ça va faire un mois que la fac est bloquée.
Du coup, j’en ai profité pour faire une trêve d’une dizaine de jours, au pays des creux et des bosses.


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« Le violoncelle ? Le plus bel instrument du monde. Et le plus tendre, le plus persuasif, le plus émouvant.Son rôle se confond avec celui de la musique la plus inspirée. C’est un poète qui nous découvre les régions les plus hautes de la pensée ; un guide qui nous introduit dans les sanctuaires les plus intimes du cœur ; un magicien qui crée en nous ces appels et ces prolongements mystérieux qui, d’un coup d’aile, nous emportent vers le Beau. »

Paul BAZELAIRE

(Je l’aime lui :D ! Un morceau-illustration [téléchargement légal, pas de panique ! Un conseil : passez directement à 1min40. (A écouter très fort.) Si jamais quelqu'un arrive à ne pas appuyer sur la petite croix rouge avant la fin des 15 minutes du morceau, qu'il me fasse signe !])

C’est tout simplement l'instrument le plus humain, pour moi.
Je trouve que le piano n’offre pas de contrastes assez marqués. Et le corps n'a pas de rôle particulier, il manque la précision (justesse), les vibrations...


(Et aussi, je rêve des Folies d'Espagne à l'orgue (pour l'ampleur).)

Pour parler du violoncelle en particulier, Willow se porte toujours aussi bien. Bientôt un an de coexistence.
Ah oui, on a trouvé une nouvelle guide-violoncellique. Maintenant, j’espère que ses compétences sont corrélées à la profondeur de ses décolletés… M’enfin, je pense que ça ira !

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A portée de main ces derniers temps, Perec, Zweig, Levi-Strauss, Sepùlveda, Uhlman.
Et d'oreilles : Gonzales, Mansfield.TYA, Björk, Bumcello :), Emily Loizeau (pour me mettre dans le bain pour jeudi !), et un peu trop d'Apocalyptica.
(J'vous épargne le ciné, expo', match d'impro, et opéra à 5euros. Ah, et le colloque de vendredi dernier ! Un grand moment pour de pauvres petites étudiantes incapables de rester sérieuses plus de 15 minutes d'affilées. D'ailleurs, j'ai enfin trouvé des masters qui me plaisent vraiment. (Il était temps, oui). Ca s'applaudit, tout de même. Maintenant, il faut qu'on veuille bien de moi... Ce qui est une autre histoire.)

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La minute futile :
Je me suis réconciliée avec mes perles ! Oui oui, au collège, j’étais fière de mes petites poupées en perles... Et bien, maintenant, ce sont des boucles d’oreilles , qui naissent sous mes doigts (et que j'assume pleinement.)
Ou comment se consoler en évitant tout achat compulsif.


Et puis, il y a tout ce qui ne sera pas mis en mots ici. Sans doute le plus important
.


dimanche, septembre 09, 2007

Parce qu'il n'y a pas de raisons que ce soit toujours les mêmes oreilles, que j'écorche.

[Malgré les fausses notes (glissées à presque toutes les mesures, sinon ça ne serait pas drôle, hein...), l'accompagnement sauve un peu le morceau.]

Voilà. Maintenant, vous comprenez pourquoi c'est nécessaire pour moi de vite retrouver un(e) guide-violoncelliste :-)

mercredi, septembre 05, 2007

Post-it pixellisé.

Des montagnes, des enfants. Puis les deux réunis, découverte de l'immédiateté et de la promixité (quasi) permanente.

Jamais été aussi peu chez moi que ces trois derniers trois mois. (D'ailleurs, si la Sncf veut créer une nouvelle carte de fidélité, je suis preneuse !)


Quelques escapades parisiennes, des rencontres, des anniversaires...

J'ai été une festivalières, aussi : le festival du film de sculptures, le Rock dans tous ses états, et surtout, le (22ème) festival international de théâtre de rue (mais d'artS de rue, en réalité). Où l'espace public devient un territoire d'e(n)jeu, de création. Amateurs ou professionnels. Du théâtre, du cirque, de la danse, et beaucoup de musique.
Alors, forcément, je rêve d'y retourner dans quelques années, avec Willow sur le dos. (Et avec au moins un(e) autre instrumentiste, ou danseur/se, dans l'idéal !)
Un petit aperçu, dans lequel se sont glissés quelques instants figés, ailleurs.



















Des nouvelles de Willow maintenant, tout de même : malgré trois mois passés dans la pénombre, seul, il se porte bien.
D'ailleurs, je ne l'ai pas écrit ici, mais actuellement, il est orphelin. C'est ma faute aussi, j'ai pas pensé lui faire signer de contrat, au guide-violoncelliste. (Non, en fait, le devoir l'appelle, plus loin.)
Donc tous les deux, on est à la recherche d'un tiers. (Faut que je commence à démarcher les écoles de musique...)

Voilà, le reste... Je partage pas :-)

mardi, juin 05, 2007

Un Génie.

mardi, mai 15, 2007

Quelques notes (solution de facilité ?).

Parce qu'il est vrai que je suis très banale, comme fille.

Parce que je suis incapable de créer, parce que Tiersen, parce que toi.




Voilà.

dimanche, mai 06, 2007

L'Homme qui a su corréler Art et Humanité.

Il y a une semaine :
" Papa, mon portable est décédé.
- ... Qui ?
- Mon portable, mon téléphone !
- Ah ! Rostropovitch aussi.
- Euh, c'est pas très drôle...
- Non, c'est pas une blague
- Ca marche pas ! J'te crois pas !"

Et pourtant.
Quelques larmes rapidemment séchées.Il est immortel.

Le livre de Jules Roy était encore sous mon oreiller (cf. note sur Paris).
D'ailleurs, je préfère ses mots aux miens.
Rostropovitch a travers sa plume :

(1991, Il enregistre les
Suites de Bach dans la basilique de Vézelay.)

« Soudain, un chant s’échappe, grandit, emplit l’espace, fracasse la glace de l’air, y tourbillonne, s’arrête, redescend brusquement, rejaillit. C’est le prélude de la Cinq. L’archet va et vient, pareil à une épée, se balance, s‘enroule dirait-on, autour de ce qu’il fait jaillir.
Une voix profonde coule dans les parois lisses du déambulatoire, s’y love, puis grimpe aux colonnes si blanches, encore qu’elles ne soient éclairées que par reflet, et plonge dans la nef, abîme où elle se perd. (…)
Silence soudain. Le maître se lève, vient à moi, m’embrasse encore. Trois baisers sur mes joues. C’est un embrasseur.
Sent-il que je réchauffe le désert où, maintenant rassis, il cisaille dans une sorte de rage les premières portées de l’allemande, puis les rejette et les renvoie d’un ton plus vif ? Ou seulement, comme pour un essai de voix, serait-ce un essai de transmission ? Des paroles claquent loin dans le vide. Le maître se relève, fait quelques pas, retourne à sa chaise, attire à lui son instrument, relance son archet, scie et rescie la même phrase, rampante d’abord, subtile dans ses approches et ses contournements, puis se ruant en même temps que les chauves-souris, d’un bond, par-dessus les colonnes du chœur et se perdant sur une eau charbonneuse. »

« Là où il était, savait-il qu’on l’entendait à présent de partout ? Qu’à travers les lames d’espace, sa musique dévalait du haut de nos deux tours dressées dans les étoiles comme des mâts de la NASA, qu’elle coulait non seulement avec les rivières en toute vers l’océan, mais sur les forêts endormies, (…) et je le voulais, sur toute la planète jusqu’aux avions de ligne où des passagers somnolaient, jusqu’aux continents où l’on mourrait de faim, jusqu’aux banlieues nègres où battait le tam-tam, jusque dans les profondes vastitudes de la Mésopotamie où les monstres volants américains zébraient le ciel de rayons.
Et pourquoi pas jusqu’au plus loin, jusqu’à ces îles où les eaux ne sont jamais calmes, où le vent fait hurler les chiens, où les gens vivent comme dans des goulags, pareils à des ombres, et jusqu’aux rives du Yang-tsé et jusque dans les déserts de Somalie ? Interprète et serviteur de la beauté, Slava raclait et raclait les cordes de son violoncelle comme avec une crinière de chimère.
(…)
Il me semblait que le reste du monde s’éloignait. La nouvelle lune n’apparaîtrait que dans trois jours, si bas sur l’horizon que d’abord on ne verrait pas tout de suite les cornes de son croissant. Dans notre île, seuls les nuages accostaient, et soudain tout devint obscur dans la nuit de mystère où Rostropovitch interprétait le Suites de Bach, danses profanes, pour lui devenues sacrées. Nos voûtes romanes supportent difficilement une autre musique : du Bach, même déguisé en esthète, même en laïc, c’était merveille, les pierres pouvaient se réjouir. Elles ne sont pas toujours à pareille fête. »

Rostropovitch, Gainsbourg et Dieu, Jules Roy.

Ironie du sort, c'est ce moment que choisit mon guide pour m'abandonner... (Enfin, à confirmer.)

Pour finir, s'il ne fallait garder qu'un concerto,

dimanche, avril 22, 2007

Un petit tour...


Ca fait quelque chose quand même, de voter pour autre chose que des délégués de classe.
Et ce qui est drôle, c'est la soudaine ouverture des gens, au bureau de vote.
Ca a pourtant commencé par une fuite : une voisine, qui a la fâcheuse tendance à me prendre pour un bisnounours. Or, j'ai beaucoup de mal avec la proximité physique quand je connais pas, ou peu.
Sur le chemin (entendez pas là, la dizaine de pas qui nous sépare du bureau de vote), avec ma mère on sort nos cartes, pour que ça plus vite.
Sauf que, planté devant l'entrée de l'école, un beauf de campagne (si si) nous regarde avec un grand sourire.
J'ai peur que ça soit un prof qui aurait changé et je ne reconnais pas, mais en fait, non : un (ancien) collègue de ma mère.
Au moment de la traditionnelle poignée de mains, il sert ma main un peu trop fort, et surtout... ne la lâche pas.
C'est très embêtant.
Je me dis que c'est encore ma notion du temps qui débloque, mais non.
Il entame la conversation avec ma mère, sans me lâcher.
Ce qui est très ennuyeux, c'est qu'il a des lunettes de soleil. Même pas la peine de tenter un regard méchant, vu qu'il n'y aura pas de retour.
Donc je fixe ma mère en pensant très fort "tu le connais, alors dis-lui de me rendre ma main, s'il te plait !"
Mais aucun résultat.
Vive la solidarité, hein.
Il ne me reste plus que la méthode "A trois, tu tires très fort pour te dégager" (ou méthode de la fille sauvage).
Ca va, ma mère n'a pas eu trop honte.
Ils ont parlé un moment, du chômage et d'autres choses pas très gais. Mais ce qui me dérangeait surtout, c'était que son regard soit dissimulé.
Et puis, un vieux s'est approché, pour nous demander de quel pays on (elle) venait.
Ce qui est drôle, c'est qu'ensuite, y a de fortes chances pour que les gens enchaînent sur "Ah oui, vous savez, j'ai beaucoup voyagé, moi !"Ce qu'il a dit.
A part que pour lui, beaucoup voyager, ça veut dire avoir été aux Antilles.
Enfin, c'est toujours ça, hein. Surtout ici.

Et puis sa femme l'a rejoint, en commettant d'abord une grosse erreur "Bonjours mesdames !" Mais elle s'est vite rattrapé (j'espère que j'lui lançais pas un regard trop méchant, la pauvre…) "Euh, mademoiselle, pardon ! Avec ses deux L !"

Tout ça pour dire qu’en trois ans et demi, c'est la première fois que des gens viennent vers nous aussi spontanément !
(C'est l'heure des résultats !)

jeudi, avril 19, 2007

1€40, le petit ticket violet.

A peine le temps de retrouver quelques repères, que la ligne 14 me ramenait déjà à mon train.

A vrai, ça avait plutôt mal commencé.
La première soirée, j'ai bien cru que je ne tiendrai jamais un jour de plus.

Prenez deux soeurs, au moment de préparer le repas.
"Bon, ce soir, feuilles de salade/pommes. Normalement j'mange pas le soir...
- J'arrive pas à ne pas manger le soir moi, il me faut au moins du lait.
- Non le lait c'est mauvais, bois de l'eau !! Ca aide à brûler les graisses en plus !"
...
Après avoir avalé trois feuilles de salade:
"Nan mais regarde, j'ai trop de capitons !!!"

Il y a aussi eu le
je monte sur la balance toute habillée, après avoir mangé et bu, et je m'écris "J'ai pris un kilo depuis ce matin !"

Réponses sèches, et puis, j'ai préféré me taire, en luttant pour rester un minimum concentrée sur la télé.
Mais le tableau n'a été complet que lorsque ma tante est rentrée.
Pas vue depuis...
L'année du bac.
"Ca va? Ca faisait longtemps ! On dirait que t'es plus enrobée que la dernière fois qu'on s'était vues...
- ... "
Elle a du lire le mélange de détresse et de colère sur mon visage, parce qu'elle a essayé de se rattraper avec un "Mais ça te va bien, hein".

Tous obsédés, tous. Ca me rend dingue, vraiment.
Enfin bref.

Il y a tout de même (et heureusement !) eu de jolis moments après cette première soirée.

Quelques images :


Sushis, pas loin du Luxembourg.


Petit tour aux Halles et à Beaubourg, quand même.


(Mini) Paris by night.
La Sorbonne.


Boulinier !

Passage obligé ! A 22h, c'était presque désert, en plus.
Après l'épluchage du rayon Sciences humaines, direction celui de la Musique...

Première grande joie : Rostropovitch.

Ensuite, un coup d'oeil aux partitions, on sait jamais... A côté d'un truc d'Obispo, un petit livret de partitions pour violoncelle (pour débutants, en plus !).
(Là j'étais dans un état difficilement descriptible).

Boulinier, ou l'endroit où aller pour avoir les yeux qui brillent tout le reste de la soirée.

vendredi, mars 30, 2007

Une journée bien comme il faut.

Une journée bien comme il faut ne commence pas trop tôt. 10h, c'est très bien.

Deux heures assise sur une chaise, à lire des textes, puis observer le manège des exposés, enfants psychotiques, ou névrotiques.

Rentrer manger (ses pâtes).


Pause semi-studieuse d'une heure et demi, et direction chez monsieur le violoncelliste.
La porte de la cour est ouverte, mais personne. A peine le temps de poser Willow (ce qui a évité à ma main de décèder), de me mettre à la recherche de mon portable que le monsieur arrive en courant.

Trop de temps sur la gamme de si bémol majeur*. Je n'ai jamais aimé les gammes.
Comme d'habitude, il fait preuve d'une patience exemplaire.

Une heure et demi plus tard, j'ai à peine le temps de courir déposer Willow chez moi, et de repartir immédiatement en cours.
Refus scolaire anxieux, troubles de la parole et du langage.
(Eh oui, ce n'est pas le mercredi la journée des enfants, mais le jeudi.)

20h, les femmes de ménage ferment les portes derrière nous.

21h45, après avoir récupéré ma voisine au passage, direction le cinéma.

00h15, Melle C. nous redépose au pied de la résidence. Mais le manque de nicotine contraint Houda à partir à la recherche d'un tabac ouvert...

00h45, enfin prendre le temps de manger. Et de sortir Willow de son étui, qu'il respire un peu.



* Seule partition actuellement introuvable, donc certainement restée sur le pupitre du monsieur... Oh, le bel acte manqué ^^.

jeudi, février 15, 2007

La magie, ça existe.

Dimanche, je me suis rendue compte que l'opéra finalement, ce n'était pas si élitiste que ça.

Au dos du programme du quatuor, un encadré : Cendrillon.
Depuis, plus qu'une idée en tête : ce sera mon premier ballet. Eh oui, jusqu'ici je n'avais vu que des bribes, comme la mort du Cygne, mais jamais de ballet.

Hier, 18h30, je noue les rubans de mes chaussures de (fausse) danseuse, en me disant que ça me portera peut être chance (comment risquer bêtement de tomber malade).

Une heure avant le début du spectacle, je rejoins Melle la flûtiste (que vous pouvez entendre jouer, un peu bas).
Objectif atteint : on est les premières de la file des places de dernières minutes.
Cartes d'étudiantes et sous à la main, on attend le "c'est bon pour les places de quinze minutes !".

Une fois nos places en main et les escaliers montés, on découvre nos sièges : deuxième balcon, tout à gauche de la scène. Donc pas très bien placées, mais tant pis, pour cinq euros on n'allait pas faire nos difficiles !

Le temps de partager quelques bonbons en me demandant combien de danseuses-copines de ma presque voisine sont dans la salle, et la lumière s’éteind (enfin !)

Deux heures de Magie.
Seul petit bémol, la musique, pas assez entrainante. Mais largement rattrapée par la mise en scène, les costumes, les décors…
Mise en scène d'ailleurs plus inspiré de la version des frères Grimm que de celle de Perrault. Des éléments drôles ou réalistes qui se mêlent à la féerie.
Et puis, une grande place à l’interprétation, plusieurs visions possibles.

Bref : magnifique !


Un des plus beaux moments: les Exotiques.
(Vous excuserez la dame qui crache ses poumons au début, hein.)



A 22h, le rideau se baisse.



Des étoiles plein les yeux.

mardi, février 06, 2007

[Entre deux coupures-internet.]

Tout a commencé le dimanche qui précédait la reprise des cours. Je me disais que ça ne durerait qu’un jour ou deux jours, le temps de se remettre dans le bain.
C’est sûr que l’attente des résultats est angoissante, surtout que je sais pertinemment que je n’aurai pas la moyenne (vous verrez ^^)(et que la prof de stats nous rassure beaucoup en anonçant qu'il y a plein de notes entre 0 et 5), mais que le problème est ailleurs.
L’impression de s’émietter combinée à celle d’être « en dehors », encore et toujours.
Fatiguée de me chercher dans le regard des autres.
Réaliser que je m’éloigne de beaucoup de gens (ou inversement).
Se demander si ce n’était pas qu’une façade, ces un an et demi de vie toute seule (...)

Aller en cours sans en avoir vraiment envie. Ne pas savoir quoi répondre à la question « Bon, quel jour on se fixe pour les Restos ? », alors que c’est moi qui ai insisté l’an dernier pour qu’on se lance.

S’efforcer de ne pas trop déteindre sur les autres, quand même.

J’comprends pas pourquoi maintenant, alors qu’il y a un an j’étais beaucoup plus seule qu’aujourd’hui, je ne rencontrais presque que des gens avec qui je n'avais rien en commun, si ce n’était de s’asseoir sur les mêmes bancs en amphi.

Ah sinon, dans la série « ma vie est passionnante », j’ai testé les courses avec sa voisine. Seulement voilà, au bout de trois articles dans le caddie et trois « Ah ouais, ça a l’air bien ça, j’vais prendre comme toi ! », ça devient un peu déroutant.
Du coup, vous n’osez pas prendre ce que vous consommer d’habitude, vous essayer d’équilibrer un peu plus, et même de prendre de la viande.
Le passage en caisse n’est pas drôle du tout, surtout quand vous vous rappelez que le mois vient à peine de commencer.

Reboostée là, grâce à une belle soirée dimanche soir (pourvu que ça dure !) : une flûte traversière, un synthé et deux violoncelles dans mes 23m2 .

[Edit :

-> Un bref aperçu :-) <-

Non, je ne sais pas comment on "tourne" une vidéo... Donc il faut pencher la tête ^^.

Ils ne sont pas très bien accordés, mais c'est c'est la seule vidéo où ils sont à peu près anonymes que j'ai !
Je précise que le monsieur ne joue pas sur Willow, mais sur sa Bête à lui.]


Enfin voilà.

Pour Alice, j’sais pas. Résilier, ou pas ? J’vais voir.

Bon, c’est parti, j’ai quelques secondes pour aller faire un copier-coller dans Blogger.

samedi, janvier 20, 2007

lundi, janvier 08, 2007

Et c'est reparti pour une période de joie et de bonne humeur !

Dans la série "la fille qui refait les mêmes erreurs tous les ans" :
- devant les portes de l'amphi 45 minutes avant l'exam (histoire de bien stresser sur place, hein ^^)
- comme au bac, et comme à chaque premier exam l'an dernier, j'oublie de prendre une montre.
Du coup, inévitablement, quand la dame aux talons stressants (les gens devraient penser à ne pas mettre de talons quand ils surveillent des partiels) a dit "Il vous reste dix minutes !", j'en étais qu'à un peu plus de la moitié... (Eh oui, septembre me tend déjà les bras !)

Je remercie quand même le monsieur de ma rangée qui est venue me voir avant le début de lépreuve "Euh, excuse moi, qu'est ce que vous avez fait en cours, en fait ? Ca ?" en tendant un poly' de L1
Au moins, y aura pire que moi ^^.

Bref, vivement la fin, que je puisse courir à la Fnac acheter Paris je t'aime, ouvrir mes livres "en attente", être une danseuse d'un jour avec ma presque voisine, dormir sans culpabiliser, (...), sans oublier Willow bien sûr !

lundi, janvier 01, 2007

Souvenir d'un été (2005).


(En plus c'est la ligne 14 !!)

Puisqu'il parait que c'est mon destin...

Amis musiciens, bonjour,

Je vous donne rendez-vous dans... disons, 4 ans (le temps que mon niveau soit à peu près correct) pour aller passer les castings de la Ratp. Oui, je ne veux pas être une clandestine, courir avec Willow, c'est pas très facile !
Tous les intruments sont acceptés, du moment qu'on arrive à s'accorder.
Les danseurs/euses sont aussi les bienvenues :-) !


J'ferais mieux d'aller réviser moi...

Bonne année à vous.