jeudi, mars 30, 2006

Un aprèm midi sous ciel gris.

Mettez le nez dehors, deux heures trente.
Voilà ce que ça donne...

...Le bruit des sirènes toutes les dix minutes, (petite) manif’ oblige.
...Une heure de feuilletage à la Fnac (pleine curieusement pleine d'étudiants ^^)
...Un détour pour cinq minutes magiques, figée, devant la vitrine du luthier.
...Un pervers à doudoune rouge.
...Soixante-dix centimes pour un sourire et une poignée de main.

Et la pluie. Fine, mais constante.

Enfin, des paroles, attrapées au passage :
« France poubelle ! » en boucles [un bourré-désabusé]
« Ah ouais, Rimbaud, j’vois, c’est celui qui a écrit J’accuse ! » [Au rayon Parascolaire, côté Bac de français…]
« Ma maman ne veut pas que je mange des bonbons parce que sinon je vais avoir des canaris sur les dents ! » [Devant un magasin de bonbons :-) ]

mercredi, mars 22, 2006

Moments passés.

Lundi.
8h, devant la fac. Toujours bloquée, évidemment.
Les résultats des partiels (du premier semestre, hein ! Vous comprenez, il leur faut du temps pour corriger…) sont enfin affichés.
On est un petit groupe devant les portes à supplier les femmes de ménage de nous laisser entrer, juste pour voir nos résultats. Un quart d’heure de négociation.
Et la déception.
J’ai pas mon semestre. A quelques dixième de points de la moyenne.
Validé trois UE sur cinq.
Premier échec à un exam.
Pourtant, j’ai bossé, quand même. Mais pas comme il fallait. Dorénavant, ça ne sera plus que du par cœur bête et méchant.

Maintenant, j'essaye de relativiser.
C’est pas si mal, compte tenu de l’hécatombe générale.
Et puis, peut être qu’on faisant semblant d’y croire, je finirai par y croire vraiment…

Mardi.
Ne pas rester enfermée chez soi, pour éviter la déprime.
Alors, plutôt que de me cacher sous ma couette, j’ai choisi l’obscurité d’une salle de cinéma.

Mémoires d'une geisha.


Que ce soit d’un point de vue esthétique ou narratif : Ma-gni-fique.
Les couleurs, les paysages, le jeu des acteurs, la musique... Larmes aux yeux pendant tout le film, sans vraiment comprendre pourquoi.

Seule petite ombre au tableau : la fin. (Mais il parait que c'est parce que je ne suis pas romantique..!)
Bref, un pur moment de bonheur et d'évasion, à la découverte de la culture japonaise.

Et puis, les Restos, comme tous les mardis soirs.
Ce qui est bien, c’est qu’il y a toujours de l’animation !

Je commence le service. Tiens, le monsieur qui parle toutes les langues sauf le français…
- Are you französisch ? [Mélange anglais-allemand, ça commence bien !]
- Oui oui.
En répondant en français, j’espère qu’il me répondra dans la même langue… Mais non. Il se met à parler allemand à une vitesse pas possible, je ne comprends strictement rien. Alors j’attends qu’il finisse de parler, en pensant que V., lui, il aurait compris.
Quand il se met à me parler arabe, je décide de retourner en cuisine : plus de doute, il est plus qu'un peu alcoolisé, le monsieur...

Pour finir, la gaffe du soir.
En débarrassant une table, je m’aperçois qu’un monsieur n’a pas touché à sa part de gâteau.
- Vous préférez peut être un fruit ?
- Non non, merci, c’est gentil.
- Ah, vous n’aimez pas les fruits ?
- Non, c’est que… J’ai plus de dents *grand sourire* !
…Oups…

vendredi, mars 17, 2006

Dans la famille Handicapés des mots, je demande la fille.

Une boule dans la gorge, comme à chaque fois.
Appuyer sur le bouton "appeler".

En début de soirée :
- Allo, maman ?
- Oui... *voix endormie*
- J'te dérange ?
- J'étais juste allongée devant la télé.
- Ah. Ben, désolée...
- ...
- Sinon, ça va ?
- Oui, ça va. Et toi ?
- Ben... oui, ça va.
- Et les manif' ?
- Ah, t'as regardé les infos de la région. J'y vais, mais pas à toutes. Hier j'ai eu de la chance, j'suis partie juste avant que les lycéens ne se jettent sur les CRS et que ça dégénère.
- Ok. Bon... Je te passe papa ?
- D'accord. Bonne soirée.

Voila.
C'est tout ce qu'on trouve à se dire. J'essaye d'appeler tous les 10/15 jours, pourtant.
Ne pas briser le fil de communication qu'il reste.

Les gens me regardent bizarrement quand je leur dis que non, je ne rentre pas chez mes parents tous les week ends, mais seulement quelques jours tous les trois ou quatre mois.
Je trouve encore moins ma place avec eux que seule, chez moi. Alors, autant rester ici, et ne déranger personne.

Pourtant, c'est moi qui ai commencé à m'éloigner.


Douze/treize ans, commencer par refuser le "bisou du soir". Début de l'adolescence, il parait.
Début de l'éloignement, surtout.
Rapidement, plus aucun contact physique. La bise, quelques fois, quand il faut sauver les apparences...
Depuis, tout passe par la nourriture, et/ou l'argent.

Aujourd'hui, essentiellement l'argent, vu qu'ils n'ont plus aucun regard sur la nourriture.

Les mots, on en a peur, alors on les fuit.
A part qu'il n'y a pas de relation saine, sans eux.

Le poids des non-dits.

vendredi, mars 10, 2006

(S')Essorer.

A travers ma solitude tremble, sans plainte,
Sombre et profonde, une douleur.
Quiétude diurne partiellement feinte.
La nuit, attendre que défilent les heures.

Aux touches noires et blanches s’abandonnent,
Des doigts, flétris par le froid . L’indicible, enfin, résonne.
Sonate pour esprit discornu.
Les mots, eux, ne pansent plus.

Silences, regards, absences… traduisent la Souffrance.
Jamais trop éloignée, son alliée fidèle : l’Impuissance.
J’ai mal à d’Autres, aussi.
Guetter les étoiles quand le ciel s’assombrit.

A la recherche de procédés pour se pardonner [d’exister].
Que l’on m’évapore, j’aimerais...
Une fois brisée, vous découvrirez, sous la coquille,
Une petite fille. Que la vie terrifie.