samedi, décembre 29, 2007

Les deux extrêmités de la vie, révélatrices.

Aujourd'hui, j'ai pu avoir un aperçu de la vie sociale de mes parents : le jeune couple de collègues invité à déjeuner.

Le monsieur entre en premier, tout sourire. Dans ses bras, mon premier choc :


Evidemment, je suis restée scotchée un bon moment sur le... "bonnet" de la petite. (Qui a de très beaux yeux, mais j'allais quand même pas la mettre comme ça sur mon blog, elle souffre déjà assez, dans la vie.)

Comment des parents peuvent déguiser, ou plutôt ridiculiser, un petit être humain comme ça ? L'influence des albums d'Anne Geddes ? Ou alors, c’est que j’ai tendance à être plus fortement attiré par le pôle « ridicule », plutôt que par son opposé, « mignon » ?

Bref, son père lui enlève son déguisement de lapin en peluche , tout en me disant « C'est normal si elle te dit pas bonjour, elle est en plein âge bête. »
Là, je me dis que vraiment, y a beaucoup de choses qui m’échappent.
« Euh… Mais, elle a quel âge ?
- 8 mois.
- Aaaah ! Ca serait pas la peur de l’étranger*, plutôt ?» (merci Spitz d’avoir remis un peu d’ordre dans ma vie.)

Le monsieur, fièrement, à toute la petite assemblée : « ça donne envie d’en avoir un, hein ?! Toute souriante, elle pleure presque pas… Ma belle sœur, elle veut mettre en marche son quatrième, du coup ! »
Eh oui, en fait, un bébé, c’est comme une poupée. On peut lui mettre plein de vêtements (et dans quelques temps, on pourra même la coiffer !!). C'est très amusant. On peut la montrer aux copains, aussi.
Et quand on en veut plus, hop, chez papi-mamie.

Ils sortent deux grandes boites de bonbons d’un sac. Y a que mes parents, qui y ont le droit, hein. Vous comprenez, mon frère et moi, nous ne vivons pas dans le même monde qu’eux, puisque nous n’avons pas d’enfant.
Et ma mère a même eu le droit à des bonbons aux fruits parce « Ca fait moins grossir que ceux au chocolat ».

(Toujours le même) « Aux infos l’aut’ jour, ils ont dit que la moyenne, c’était deux virgule trois enfants*. Alors, va falloir bientôt penser au deuxième ! »

( * Ca y est, on a tous les deux sorti notre science.)

Là, ça commence à me déprimer sérieusement.
La maison avec jardin, le mari, les deux enfants, et en option le labrador. Je me rends compte que c’est l’ultime but de beaucoup (trop) de gens, la vie hyper normée-programmée.
Même d’une demoiselle-collègue (j’ai eu beaucoup de mal à le croire, d’ailleurs.)

Au moment où j’ai eu envie de tenter un still face pour pas déprimer complètement, j’ai commencé à penser à fuir. Au moins pour préserver l’équilibre de cette pauvre petite fille.

Un « et vous alors ? Pourquoi pas un ptit troisième ?? » adressé à mes parents m’a aidée à vite trouver mon manteau.


De coup, face à la mer, je réfléchissais à comment est-ce qu'on peut creuser aussi énergiquement son trou, puis s’y terrer, toujours un peu plus loin.
Plus d'envie, plus de passion.
Que des apparences, autour du vide hyper organisé.


Ils ont l'air sympa quand même, les amis de mes parents. Ce que je comprends pas, c'est comment on peut vouloir une vie comme ça. Ou c'est qu'y a pas eu d'élément déclencheur ?


Un autre cas typique : les vieux d'à côté.
Se lèvent à l’aube pour faire le ménage/laver devant la maison, éteignent leurs lumières à 20h45 (juste après PPDA). Et le samedi matin, grande sortie de la semaine : direction le cimetière. Le pire, c’est que je n’exagère rien.

Non, je ne pousserai pas jusqu'à aller faire une chercher sur le taux de suicide chez les vieux. N'empêche que...

(Si jamais je vire vers cette voie, s'il vous plaît, achevez moi.)

C'était dans la série "Audrey découvre la vie".

jeudi, décembre 27, 2007

De la difficulté d’être du genre féminin.


Tous les deux/trois mois, en plus du sang, mon corps part en quête de ses limites. Sauf que ça n’a absolument rien de ludique.

Tout commence par le voile blanc devant les yeux, qui s’épaissit.
Descendre les escaliers, avant de ne plus pouvoir.
Première entrevue avec l’émail.
Un « Hé, faut manger hein… » de ma mère (évidemment), à peine le temps d’articuler que non c’est pas ça du tout, le corps a pris le dessus.
Début du ballet sordique.
Les premiers aller-retours, passe encore. Viennent les plus redoutés, quand le corps expulse ce qu’il ne contient pas. Et le coeur qui ne cesse de cogner.
Les « Ca va, t’es sûre..? » mal assurés des parents, aux moments de répit.


Puis, enfin, s’allonger vraiment, attendant le sommeil, le seul à pouvoir presque tout effacer. Les vibrations des ronronnements contre ma jambe l’ont certainement aidé à venir plus vite.

Il est trois heures et quarante-six minutes. La douleur a laissé place à une putain d’envie de musique, d’intensité, de douceur, d’images, de contrastes, de partages, d'apprendre, de… Vivre, tout simplement.

(et de manger une clémentine.)

[Je publie pour que ce soit vraiment la dernière (des dernières) fois. C’est dingue, de pas savoir prendre de soi (médicalement parlant) à ce point. Je me donne un mois pour aller relever ma manche, et sourire à l’infirmière pendant que les petits tubes se rempliront.]

mercredi, décembre 19, 2007

Parenthèse(s) hivernale(s).

Avec un léger décalage, mes 240 mois ont joué les prolongations.

D'une journée,


d'une semaine.



Alors, forcément, un peu blasée en début de semaine.
Au contre-coup, ajoutez un conseiller d’orientation qui vous dit alors que votre bouée de secours, ça peut être les concours administratifs [le pire est à venir], en commençant par ceux de niveau C, ou "y a la gendarmerie aussi, ça vous dit pas ?"... Un vrai comique, comme on en croise rarement.
Mais aussi, d'une prof qui ne fait que lire, mot pour mot, le poly que vous avez sous les yeux, avec le sourire en bonus hein, parce que, vous comprenez, c’est bientôt la nouvelle année.
(Pour éviter toute montée suicidaire, fuir au bout d’une heure.)
Et quelques autres détails insignifiants.

Mais voilà, ça ne pouvait pas durer !
Au programme de la journée remotivation :
- une traversée de la ville,Willow sur le dos.
Faut pas croire, ça demande une intense mobilisation des ressources attentionnelles. Surtout dans les transports. Si jamais une personne imprudente en arrive à tomber, parce qu'elle ne se tenait pas suffisamment bien par exemple, il faut pouvoir se pousser très vite, pour qu’elle tombe où elle veut, mais (évidemment) pas sur Willow.

D’ailleurs, ma nouvelle prof a une approche complètement différente de celle de l’ancien. Beaucoup plus… naturaliste, en fait. Fini les mouvements forcés et exercices de musculation des doigts (c’est là que je me rends compte que mon ancien prof était quand même un peu sadique^^, mais il avait un unvisers musical plus vaste).
Et c'est une très bonne bonne chirurgienne de violoncelles (mon chevalet avait bougé).

- Un brin de neuro. [Cette année, accessible à mon petit cerveau !!]

- LE cours où on oublie qu’il n’y a, soit pas de lumière, soit pas de chauffage, selon la salle choisie, on peut pas tout avoir, hein : entre psycho, psychiatrie, et anthropo. Bien loin de la psycho clinique «classique», quelque peu moraliste sur les bords.

Sinon, je crois que l’association relations publiques/ faux semblant et surjeux (observés) est de plus en plus ancrée.
Ou comment se conforter dans son asocialisation, et plutôt bien s’en porter.

Et puis, avant de retrouver les falaises et la maison de poupée aux volets bleus : match d’impro_le retour; récitals de clavecin, et dimanche, d’orgue (enfin !!) (oui, j’aime me perdre au milieu de têtes à cheveux blancs.)



Ca vaut bien une pause chocolat, tout ça.
Et puis, pendant que j'suis motivée, soirée découverte de Françoise Héritier :)