Ce matin, une enveloppe matelassée m’attendait sur mon palier.
A l’intérieur, Rue des cascades de Yann Tiersen.
Je m’empresse de mettre le cd dans ma chaîne et de m’installer pour la première écoute, toujours particulière.
Deuxième morceau, des larmes se mettent à couler. Ca ne s’arrête pas.
Je ne comprends rien...
Et soudain, je me souviens. La plaque couleur or, avec son nom gravé dessus, sur la porte "d'entrée". Le cercueil marron clair... Tout remonte, sans prévenir, me rattrape.
Je ne savais pas que ce morceau était de Yann Tiersen.
Quatrième morceau, déjà entendu, aussi. Les TPE de Lara, sur le suicide.
Etrange coïncidence.
J’ai un rapport à la douleur un peu spécial. Je préfère tout affronter d’un coup. Pour (tenter de) m’immuniser.
Alors, j’ai écouté le fameux morceau numéro 2, Rue des cascades, en boucles pendant une demie heure.
Et puis, je me suis rappelée que des camarades faquiens étaient partis mal-bouffer ( : manger au Mac do), et qu’ils n' allaient pas tarder à passer me prendre pour aller en cours.
Respirer, essayer de penser à autre chose. Aux mains, aux bras, aux voix qui ont été là.
« Audrey, qu’est ce que t’as ? Ca va pas ?
- Si si, ça va.
- Ben non… Tu veux pas aller voir un médecin ? T’as perdu tout ton bronzage, c’est flippant ! »
Fou rire.
mercredi, février 15, 2006
Du rire aux larmes. Ou l'inverse.
Publié par Rose Noire , à 21:41
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5 commentaires:
Heureux d'avoir de tes nouvelles
:)
Pas mal la dernière replique.. lol
;-)
Bisous
Je doute qu'on puisse s'immuniser contre la douleur. Prendre une grosse claque, ça te remet les idées en place (quoique ...), on peut toujours se dire qu'au moins c'est fait et qu'on peut passer à autre chose, plutôt que de se lamenter langoureusement des années durant.
N'empêche que ça peut être extrêmement destructeur dans d'autres cas.
Savoir se ménager.
Certaines choses sont et seront toujours dures à avaler, parce qu'on est des êtres doués de sensibilité (enfin il paraît) alors on ne peut éviter ces séquences "du rire aux larmes". La vie n'est pas un calcul d'émotions, un planning d'où l'on doit rayer les séquences bobo.
A posteriori, je pense qu'on prend mieux conscience que les instants de joie comme de douleur sont ceux qui nous forment. Vivre avec sans rechigner. Ca fait du bien d'expulser à un moment... Mais se dire "c'est la dernière fois que ça m'arrive", c'est se bercer d'illusions. Au moins ce sera un autre motif pour cette même intensité de tristesse. Mais pas d'immunité.
Le désir de perfection et de contrôle est toujours là, j'ai presque envie de dire "malgré moi". Il sait s'adapter.
Je sais que c'est complétement absurde, que cette quête est vaine... Mais.
Je crains.
Bref... Merci Vincent.
Nobody's perfect...
Et il parait qu'heureusement.
Sinon qu'est ce qu'on se ferait chier !
J'ai un exemple similaire assez bête mais pratique pour la démonstration :
un soir j'ai joué aux cartes, mais j'étais incapable de me concentrer alors je perdais à tous les coups. Je n'avais pas la moindre chance de gagner.
Alors la nuit j'ai rêvé que je jouais à des jeux où je ne pouvais que gagner. Ca en devenait ennuyeux. J'avais beau essayer de me saborder, je ne pouvais que gagner. Ca peut sembler difficile à croire, mais ce rêve était profondément déprimant.
Faire de ses défauts et de ses manques une force ;-)
Bisous
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