lundi, juillet 03, 2006

Lettre ouverte.

11 février 2005, le jour où j’ai commencé à ouvrir les yeux.
Voir ce que personne ne veut voir.

Ils sont grands ouverts depuis quelques jours. Le déclic ? Un vélo d’appartement devant une télé, et des tas de pamplemousses.

J’ai voulu écrire. Mais non, j’ai trop peur du résultat.
Trop de violence en moi, et pas assez de recul.
Pourtant tout était clair, depuis le début.


Il suffisait d’ouvrir les yeux.

Pour remplacer la relation fusionnelle qui n’a jamais existé, une compétition malsaine, sans faim.
Pourquoi est-ce que j’ai mis autant de temps à comprendre ?
La vérité était trop dure à entendre ?

Tu as encore trop d'impact sur moi. Il faut que je me protège.
D’ailleurs c’est ce que je faisais avant, inconsciemment, en te fuyant.
Je ne veux pas de ce pré-conditionnement. Tu n'en mesures pas les conséquences.


Depuis un bon moment, je stagne. Toujours les mêmes blockages. Il me faut continuer à construire, pourtant. Les briques sont là, à mes pieds. Seulement, je n’y arrive plus toute seule. J’ai besoin d’un modèle, et tu n’es pas le mien.

En espérant que tu te rendras à l’évidence, un jour.
Je n'en ai pas l'air, mais très sincèrement, je te plains.

2 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est très émouvant.

Tu sais Audrey, pendant longtemps je t'ai écoutée parler de ta mère, de son attitude, de votre relation. Ca me choquait. Et puis j'ai ouvert les yeux à mon tour, et j'ai vu que chez moi, c'était pareil.

Elle cache le ptit chocolat que je lui offre (fait semblant de l'avoir mangé), elle veut toujours savoir ce que j'ai mangé. Oh non, pas pour s'assurer que j'ai mangé, mais bien pour moins manger. Elle mange en fixant mon assiette, et en disant de la sienne (trois feuilles de salade), que c'est énorme.

Le pire, je dirais, c'est qu'elle ne m'a jamais plus aimée et admirée que pendant mon anorexie. J'hurlais à l'intérieur face à ses regards admiratif posés sur mon corps tout abimé. Le même regard qu'elle pose maintenant sur ma soeur.

Comme toi, j'ai choisi la distance. Et comme toi je crois, j'ai peur parfois que cela ne suffise pas, qu'elle aie inscrit en moi - pour toujours - ce rapport malsain avec la nourriture. Cette chose qui salit et qu'on n'a pas le droit d'apprécier, d'aimer.

Je prie pour me débarasser de ses cadavres avant d'avoir à mon tour des enfants.
Je te le souhaite également future violoncelliste ;).

Gros bisous
Lara

Rose Noire a dit…

(J'ai hésité à remettre cette note en brouillon... Finalement je l'ai polie un peu, elle est un peu moins brute à présent.

Je ne l'accuse pas d'être à l'origine de TOUS mes maux, j'espère que ce n'est pas l'impression que ça donne....

Voilà, j'ai meilleure conscience maintenant ^^. )

Soeur de coeur ;-), merci de ta compréhension...

J'ai peur de déteindre, moi aussi.
Heureusement que mon frère est resté en dehors de tout ça...

La distance, et le temps. Faut y croire.

Le réapprivoisement oui, mais c'est vrai que la réconciliation totale, honnêtement je sais pas.
Mais une fois qu'on sait où est la fêlure, il est plus facile d'éviter que le verre ne casse... A nous de rectifier le tir quand il y a besoin, avant de tanguer.

On évolue(ra) ;-).

Gros bisous !